"J’ai une bonne mauvaise nouvelle pour vous les rêveurs de l'emploi pour tous: j’ai dernièrement eu l’occasion de m’asseoir au volant d’un camion moderne. Tout est désormais automatisé : le camion anticipe les freinages, surveille la conduite du conducteur, avertit des obstacles et ralentit."
(Dans la réalité pas moi, j'ai juste repris un article sur le sujet, je présente mes excuses à celui qui l'a écrit, j'ai perdu ses coordonnes...)
Mieux ! Ce mois de mai 2015 voit la mise en circulation aux États-Unis du premier camion entièrement autonome. Pas de conducteur, pas d’erreur. Comme l’a démontré la Google Car, le remplacement progressif des conducteurs par des intelligences artificielles va drastiquement réduire le nombre de victimes. En plus d’un millions de miles, les Google Cars n’ont en effet connu que 11 accidents mineurs, tous sans exception ayant été causés par une erreur humaine (dans 7 de ces accidents, la voiture s’est fait emboutir par l’arrière alors qu’elle était à l’arrêt).
Génial, non ? (pour l'Europe les chiffres sont très proches ...)
Il y a juste un petit problème. Il y a 3,5 millions de conducteurs de camion aux États-Unis. Dans son excellent article que je vous encourage à lire, Scott Santens estime qu’avec les motels, les restoroutes et tous les services associés, la conduite de camion représente 10 millions d’emplois.
10 millions d’emplois qui vont devenir obsolètes. Ou plutôt qui le sont déjà vu que le camion automatique existe. Un camion qui pollue moins car il peut conduire de manière optimale. Un camion qui allège la route car il peut rouler 24h/24 et donc remplacer 3 camions qui sont forcés de faire des pauses régulières.
Soit, 10 millions d’emplois qui seront réalisés de manière plus efficace, plus économique en pollution, plus rapide et plus sûre par des intelligences artificielles.
10 millions d’emplois en moins, ça laisse rêveur ...
On pourrait se réjouir, sans rien changer dans le volume transporté, donc meilleurs efficacité, on envoie 10 millions de personnes dans la misère. Le revenu actuellement perçu par ces 10 millions de personnes se partagera entre les quelques milliers de veinards qui auront acheté des camions automatiques. Ils vivront dans le luxe en les louant sans réellement rien faire de leur journée, accusant les anciens chauffeurs d’être des paresseux. C’est une possibilité.
On pourrait également lutter de toutes nos forces contre une innovation de toutes façons inluctable, on pourrait prétendre que rien ne vaut un bon camion manuel conduit par un routier qui sent la sueur. On pourrait tenter de faire passer des lois pour interdire les camions automatiques, permettant à 10 millions de personnes de continuer à faire un travail inutile de creusage et rebouchage de trous tout en tuant 4000 personnes par an. C’est une autre possibilité.
Je vous laisse choisir la meilleure. Ça y’est ? Vous avez choisi votre camp ?
Ne trainez pas car les camionneurs ne sont bien entendu qu’un exemple. Si votre gagne-pain actuel n’est pas encore obsolète aujourd’hui, cela ne va guère tarder. Tout ce qu’un humain peut faire, y compris créer ou inventer, peut ou pourra être réalisé demain par une intelligence artificielle. En mieux, plus rapide et moins cher.
Ne pourrait-on pas imaginer une alternative, une troisième voie ? Contrairement aux politiciens, que le manque total de vision cantonne à l’équation emplois = social et donc à la dualité ci-dessus, je suis persuadé qu’il existe bien d’autres voies.
Et tout comme Scott Santens, je suis convaincu que le revenu de base est une condition nécessaire à ces alternatives.
Pour moi, une certitude, nous y arriverons et vite ...
Pour preuve, nous avons déjà en premier palliatif, le RSA, pour "presque" tout les "déjà" rejetés de l'emploi...
Le chômage indemnisé, n'étant pour beaucoup, les plus vieux, (plus de 50 ans), et les plus faibles soit plus de 6.000.000 de personnes, qu'un palliatif temporaire ...
De plus, en mal de financement sous sa formule actuelle...
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